"Vivre le voyage dans le souffle de l'instant présent pour se connecter avec le voyageur spirituel que nous sommes. Un chemin de lâcher-prise et de pleine conscience. Un lien entre pratiques intérieures et l'espace dans lequel elles se sont émanées"
En 1997, alors que je rencontrais Geshela, ce vieux moine qui allait me faire naître car j'ai toujours ressenti qu'il y a eu un "avant Geshela" et un "après Geshela", je me mis à dessiner frénétiquement, plusieurs soirs d'affilée, alors que je ne suis pas du tout une pro du crayon..., et j'associai quelques lignes à chacun des dessins.
"Le mot "lü" signifie en tibétain "quelque chose que l'on laisse derrière soi" comme on pourrait le faire d'une valide. On oublie.
A chaque fois que l'on vient à penser ou à prononcer le mot "lü",
cela devrait nous permettre de prendre le temps de réfléchir, de se concentrer, ou bien de méditer sur le fait que nous ne sommes,
ou bien que nous ne serions en fin de compte, que des voyageurs.
Des voyageurs spirituels.
Une certaine forme de voyageurs spirituels,
Une sorte de matière
immatérielle,
instinctive,
lumineuse,
ne s'arrêtant que pour un instant,
dans cette vie,
et dans ce corps."
Dans le voyage, nous nous arrêtons un instant -peu importe la durée- dans un lieu, dans une atmosphère, dans un environnement. Chaque déplacement est un changement. Est aussi changement le fait d'être ailleurs, loin de ses repères, de ses habitudes, de ses "murs" rassurants. Nous sommes ainsi en lien avec cette souffrance du changement qui fait partie de notre égo. Elle est notre attachement à ce qui nous rassure, à ce que nous établissons pour nous soutenir ; notre "chez nous", notre travail, nos amis, nos activités routinières. Dans le voyage, nous avançons dans la découverte, nous restons ouverts à chaque changement, nous apprenons à vivre les contretemps avec légèreté comme si ils étaient la normalité. Le voyage amène à méditer sur ces aspects extérieurs qui ne sont en fait qu'un reflet de notre construction intérieure...